mercredi 11 mai 2011

Yquem 86 - Sauternes

Nous voila face à un grand vin et sur un grand millesime.
Temperature de service aux alentours de 10°... carafé... dégusté 2h apres.
Le bouchon n'a pas bougé. Les conditions de stockage etaient optimum.


Pas de stress à l'ouverture on sait qu'on va gouter du bon.
La couleur déjà superbe des sauternes commence à virer doucement vers le vieil or. limpide... parfait.

Le nez laisse déjà augurer la bouche.
Fruit blanc. L'abricot plein pot. La patte de coin aussi. Mais pas trace d'oxydation. Ca a déjà 25 ans et ca sent comme un jeune vin.

En bouche on retrouvera tout de suite ce qu'on présageait. L'abricot est là en fanfare et il sera aussi le point d'orgue de la persistance arômatique. On mache de l'abricot sec.
Je garde bien sur le meilleur pour la fin. La fraicheur... La splendide fraicheur des grands Yquem qui permet de traverser le temps sans prendre une ride. Ici, elle est bien presente... elle allège l'ensemble sans forcer... contrebalance le sucre à merveille et lui donne un coeficient de buvabilité qui frise la perfection.
Le tout avec une structure impecable. Une legere presence tannique qui durci l ensemble. le soutient sans jamais le rendre désagréable. tres homogene. siselé... Un régal.

On commencera l'apéritif avec ca. Nous enchainerons avec Ducru Beaucaillou 86. Un peu en manque de maturité de raisin. Franchement sur le poivron vert. Mais encore tres vivant, plein de fraicheur. Un leger défaut sur ma bouteille. Champignon et carton qui me derangent au plus haut point. On fera avec et on prendra quand meme du plaisir.

Pour la fin... le meilleur avec encore un haut brion 86.... grand... tres grand... mais on avait deja gouté et pour ceux qui ne suivent pas... oui oui... au fond à gauche pres du radiateur... la dégustation precedente, c'est par Là.


lundi 9 mai 2011

Château Gruaud Larose - Primeurs 2010 (2004,01,96,82,61,1881)

Nous voici dans le magnifique château de Gruaude Larose à l'occasion des primeurs 2010.
pour être honete avec vous, nous avions déjà eu un véritable parcours du combatant avant d'arriver ici ce soir là. Gouté peut être quelque chose comme 300 ou 400 vins et franchement, j'ai plus pris ce moment comme une détente, comme un client et non comme un pro.
Ca change d'être de l'autre côté du desk!



La température est idéale, l'ambiance tres décontracté... trés chic... trés smart aussi...
Buffet d'huitres, de foie gras maison, de civet de langue de boeuf, des verrines, des toast... tout est là pour le fin gourmet... Il manquerait quand même un élement... le vin ?
Non non non... Il y avait aussi ce qu'il faut.
Nous gouterons plusieurs millesimes de Gruaud. Le 2004, 2001, 1996, 1982, 1961et pour finir 1881.
Le 61 et le 1881 etaient en Magnum.
Bref on s'est régalé tous les vins presentaient à merveille.


Le 2004 pas pretentieux pour un sous mais un bel équilibre de la fraicheur, du fruit, une structure tannique à fleur de peau.
Le 2001 juste un peu plus profond, juste un peu plus pret à s'offrir sans retenue.
1996 lui commencait à avoir les angles plus rond... plus mur... plus sombre aussi... mais parfait dans la montée... la suite logique.
 je n'aurait pas enchainé les millésime differemment. Peut être un 99 serait passé par là.
J'ai malheureusement glissé sur le 82 pris dans mon plaisir et les discution entre gens fort sympatique.
J'ai recuperé le 61... Houlala... pure merveille... encore du fruit... plus de barriere tannique... mais encore une structure donnant à l ensemble une coherence parfaite... une fraicheur...hmmmm... ca se boit sans soif...
J'ai adoré!!!! un grand vin!!!!
Et le 1881 pour finir... bon ben là, on se dit que c'est un morceau d'histoire... on sera plus tres nombreux à gouter ca... alors on se concentre... pas de carafage... le vin n'a plus beaucoup de relief ou plutot, le relief est tellement dense que la perception des variation est impossible... comme souvent dans ces vieux vins, c'est comme nos vieux qui retourne un peu en enfance... la c'est pareil... le vin est revenu sur des arômes primaires, le raisin, le fruit rouge... l'alcool est imperceptible bien que present (selon gruaud). Pas de dérive...
Bien sur un apauvrissement gérénal... mais j'ai pris beaucoup de plaisir. le genre de vin qui alimente votre reflexion pour quelques jours...
Et puis voila... retour à la base ou finalement une derniere dégustation nous attendait... Lynch bages... figeac... et pour finir Haut brion 70.... tous tres interressant bien que sur le déclin... car vieux.... trop...
je ne vous cache pas que je me suis couché fatigué... mais heureux!!!!!
Alors je partage avec vous et je vous souhaite à tous une excellente dégustation de vin et d'esprit.

dimanche 8 mai 2011

Porto Taylor - tawny 10 ans

Je sens que je vais goûter plein de porto alors, il me semble judicieux de partager un peu avec vous.
Ce soir, nous commencerons avec un

PORTO TAYLOR TAWNY 10 ANS.
Bouchon parfait, dégusté à 17° et sans carafage dès l'ouverture.

Un Porto d'abord, c'est une récolte de raisin rouge le Touriga Nacional en grande majorité. Une récolte qui s'avère déjà compliquée quand on voit la topographie du lieu


Et récolte faite, c'est tout le savoir faire des maisons de porto qui intervient. On laisse démarrer les fermentations alcooliques et la transformation des sucres en alcool. Mais cette fermentation apportera autre chose que de l 'alcool. Elle apportera son lot de nouveaux arômes, de complexité, mais aussi de structure tannique. Alors on va muter. C'est à dire ajouter de l'alcool à 77° pour tuer les levures responsables de la fermentation et ainsi conserver le sucre. Cependant, il faudra choisir son moment pour muter. C'est toute la beauté du geste. Attendre l'équilibre arômatique et la quintessence du potentiel du raisin.
Eviter la sur structure, garder le fruit, obtenir suffisament d'arôme secondaire... bref... un vrai jeu d'équilibriste. Après, c'est le potentiel et le temps passé en barrique ou en bouteille qui définira le type de porto. La filtration aussi interviendra lorsqu'on parlera de Vintage. Pour le tawny c'est au moins 5 ans de barrique et lorsqu'il est suivi d'un nombre d'années c'est en rapport avec l'âge moyen des vins assemblés.


Ici c'est un tawny 10 ans. Ca veut dire fauve en anglais. Dans notre échantillon, pas de surprise on retrouve bien les traces fauves. Seul un peu de rubis subsiste dans le centre du verre. Il est limpide bien qu'un peu sombre.

Au nez, on se dirigera sur un peu de fruits et de miel,de la torréfaction aussi. Tout est bien dense, rien ne dépasse. Déjà la dualité de la suavité et la dureté des arômes secondaires est perceptible.

En bouche, une salade de fraises poivrées soutenue par du café. L'équilibre est joli si on l'envisage en digestif ou avec un cigare et même pourquoi pas avec un plat comme un lièvre à la royale ,car il y a une belle structure tanique et l'orientation gustative n'en fait pas un porto joyeux et de tous les instants.
J'ai aimé même si je l'ai trouvé un peu dur dans les conditions de dégustation.
A regoûter dans les situations préconisées.

Je vous souhaite à tous une bonne dégustation de vin et d'esprit.