vendredi 15 avril 2011

Médoc - Primeurs 2010 - La Rive gauche à la Fête !

Il est de coutume de faire une tendance par sous région. Allons y!
Cependant, j'aimerai souligner que les décisions des hommes sont en mesure de bousculer toutes tendances.
Alors d'une généralité, il y aura toujours ses exceptions.

Commençons par le climat.
Tout comme sur Saint Emilion, l'été était chaud bien sûr, et sans pluies.
Mais là, nous touchons à la grande force des Crus Classés du Médoc. La Gironde!!

Tu la vois pas la gironde derriere les parcelles de Latour, comtesse et Baron ?

Elle est là. Omniprésente. Majestueuse et depuis toujours, la clef de la réussite des grands vins de Bordeaux.
Elle aide depuis toujours climatiquement, en tempérant tous les excès. Cette année sans pluies a offert des trêves à la vigne. Et puis, historiquement, elle a été décisive. Tant part l'ouverture sur la mer que dans la gestion des marées et des taxes de passage qui ont permis à Bordeaux de gagner la guerre commerciale sur les vins du Sud Ouest. L'histoire regorge d'anecdotes à son sujet.
On pourrait aussi parler du sol... du terroir que la Gironde a laissé derrière elle en se retirant au fil du temps. Celui que le monde entier nous jalouse : les vins du Médoc. Finalement une grande diversité. Graveleux, argilo calcaire, limoneux, ferrugineux...
Nous dirons donc, sa majesté la Gironde.
Et les vins 2010 dans tout ça ?
parfois splendides, parfois décevants...
J'ai réservé mes meilleures notes pour cette région.
Mais quand j'écris ces mots, une pensée irrepressible vient à moi qui va transformer cet article optimiste et technique en pessimisme et amertume. Ou était l'âme ?
Oui ,une déception générale. Beaucoup de faiseurs de vin. Peu de vignerons. Des vins débordant de matière, des analyses de laboratoire sur la fiche technique de dégustation... Je ne me reconnais pas là malheureusement... car c'était vraiment l'Eurodisney de l'amateur de vin. De grands châteaux en grands vins, une vraie merveille de parcours!!!???
Mais pas vraiment d'âme.

On pourrait parler des notes des vins et c'est peut être là le fond du problème. Les notes! La faille philosophique qui pervertit la belle chose.
La quête de la grosse note ? C'est un vaste débat. Je commence et je suis déjà découragé de continuer. D'ailleurs, tout est bien expliqué en préface de la bible de la note pour que la subjectivité ne puisse pas avoir sa place dans l'échelle de notation. Alors reste la technique.... triangle de dégustation en action, nous, professionnels du vin allons noter ces vins sur notre bonne foi technique.
Mais nous avons perdu de vue (pas tous heureusement) que le vin est avant tout, simplement un plaisir... un lubrifiant social... qu'importe la note!... pensons plaisir!... pensons liaisons dangereuses...frissons... rejet... larmes... rires... la surprise, la découverte... c 'est cela avant tout le vin!...
Quand je suis dans cette état, j'ai envie d'organiser une dégustation à la maison emplie de vins avec des défauts mais avec une véritable âme!!!!! Rien qui vous laisserait indifférents. Je ne sais combien de vins j'ai notés 94 / 100 et qui n'ont rien réveillé chez moi.... aucune lumière...
mais revenons au principal: les notes !
Alors voilà, pour moi sur cette dégustation, les vins qui sortent du lot :

Vin de Table Barral Blanc. Domaine leon Barral. 100 / 100
Domaine de Gramenon "pascal 1983. 100/100
Domaine Mathilde et Yves Gangloff "La Sereine Noire" 2000. 100/100

Quoi ce ne sont pas des Bordeaux ? Oui je sais... je sors des rails... Mais ces vins restent des immenses bombes que je regoûte encore régulièrement dans ma tête pour ne pas en perdre la reminescence mentale. Des vins sidérants.

Beaucoup de vins de Bordeaux m'ont fait prendre un grand pied dans mon parcours de sommelier.
Je vous réserve d'ailleurs quelques dégustations d'anthologie ...

Alors revenons à nos Mouton (que je n'ai malheuresement pas goûté, tout comme Latour)

Je retiendrai surtout les grosses notes...

Et d'autres encore mais ...ceux la m'ont plus parlé. Margaux surtout avec une splendide fraîcheur et des tanins d'une noblesse époustouflante. Mais moins impressionants que Lafite. Enorme boule de matière sans faille.
Pontet Canet etait puissantissime et droit comme un "I". Baron sera beau tout le temps, pas besoin de  l'attendre même si il peut vous emmener loin. Et Cos... l'étrange Cos... fascinant (là... y a de l'âme!)... Comtesse.. légèrement en retrait de tout cela.... mais trés bien fait... solide...
Alors voilà... preparez vos carnets de chèques et faites exploser le CODEVI parcequ'ils ne vont pas en faire cadeau.

Merci à tous de supporter mes digressions et révoltes. Mais si je n'arrive pas à être honnête ici... alors !!         Bonne dégustation à tous!!


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